La fibromyalgie
Qu’est-ce que la fibromyalgie ?
La fibromyalgie est une maladie chronique dont les symptômes associent : fatigue excessive, troubles du sommeil ainsi que des douleurs musculaires et articulaires constantes et diffuses. On l’appelle aussi fibrosite ou encore syndrome polyalgique idiopathique.
Cette maladie se caractérise par l’absence apparente de causes : les douleurs ne sont pas provoquées par une lésion. En ce sens, ce n’est que depuis 1992 que l’existence de la fibromyalgie est reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Qui est concerné ?
Après l’arthrose, la fibromyalgie est le trouble rhumatismal le plus fréquent. A ce titre, plusieurs études montrent que la prévalence du syndrome est similaire selon le pays et l’ethnie. La maladie semble concerner les personnes âgées de 20 à 50 ans.
En France, le Ministère de la Santé rapporte qu’environ 2 % des Français sont atteint de fibromyalgie. Il semblerait que les femmes soient d’avantage concernées : elles sont 3,4 % à être atteinte du syndrome contre 0,5 % des hommes. Cependant, cette prévalence semble provenir d’un sous-diagnostic masculin. Les femmes ne semblent pas être surexposées pendant la grossesse, cependant un accouchement difficile peut en être la cause.
Quels sont les symptômes ?
La fibromyalgie est une maladie qui se caractérise par une douleur chronique évoluant depuis au moins 3 mois ainsi que des troubles subjectifs comme la fatigue, les troubles du sommeil ainsi que des troubles cognitifs mineurs :
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Les douleurs sont spontanées et diffuses, le patient à l’impression d’avoir « mal partout ». Ces douleurs sont généralement axées le long de la colonne vertébrale mais elles peuvent aussi être plus localisées, au niveau des articulations et de certaines zones musculaires comme les cuisses et les fesses.
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L’intensité des douleurs est variable d’un individu à l’autre mais également d’un jour à l’autre. Bien que gênantes, elles ne sont généralement pas invalidantes : elles se rapprochent de la fatigue musculaire ou des courbatures.
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60 à 90 % des personnes atteintes de fibromyalgie sont également atteintes de troubles du sommeil : difficultés à l’endormissement, trouble des jambes sans repos, insomnie …
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Parfois, certains troubles cognitifs peuvent être associés à la fibromyalgie comme la difficulté à se concentrer, des troubles de la mémoire ou des problèmes d’attention.
Les causes et les facteurs de risque
L’existence de ce trouble n’est admise que depuis 1992, il s’agit donc d’une maladie que l’on connaît encore très peu. En ce sens, on ignore avec certitude la cause du syndrome.
Toutefois, certaines recherches ont établi un lien entre le manque de sommeil profond et les douleurs musculaires ressenties par les patients atteints de fibromyalgie. En 1975 il a par exemple été mis en avant la présence anormale d’ondes alpha (associées au sommeil léger) pendant la phase supposée de sommeil profond. Cela expliquerait également le symptôme de fatigue chronique.
En outre, les médecins avancent différentes théories, basées sur l’historique des patients diagnostiqués. On pense par exemple que le trouble peut survenir suite à l’épuisement de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, c’est-à-dire de l’axe qui répond au stress. Cela, suite à un premier évènement traumatisant à l’adolescence puis d’un deuxième, à l’âge adulte.
Une autre explication avancée par les médecins serait le dysfonctionnement des systèmes de perception de la douleur. C’est-à-dire que le système nerveux interprète de manière anormale les stimuli extérieurs. C’est pour cela qu’une personne atteinte de fibromyalgie peut percevoir une simple pression comme source de douleur.
D’autres théories avancent une anomalie du système nerveux, plus particulièrement le défaut de production de certains neurotransmetteurs comme la sérotonine. Cette hormone est responsable de la gestion des humeurs, de la mobilité digestive mais surtout de certaines voies de transmission et de contrôle de la douleur.
En ce qui concerne les facteurs de risques, là aussi, il ne s’agit que de suppositions basées sur l’observation. En ce sens, 10 % des personnes diagnostiquées déclarent avoir souffert d’une infection peu de temps avant le début des symptômes. Parmi les maladies infectieuses rapportées, on retrouve fréquemment la maladie de Lyme ainsi que l’hépatite B et C.
En outre, dans de nombreux cas, les personnes ont souffert un traumatisme physique comme un accident de voiture. Le stress post-traumatique pourrait en effet être un facteur à risque de la déclaration du syndrome.
Par ailleurs, il semblerait que les personnes atteintes de fibromyalgie aient un profil psychologique particulier. Ces personnes sont sujettes au stress, à la dépression ainsi qu’à l’anxiété. En résultante, elles ont tendance à dramatiser les situations de la vie quotidienne. Cette dramatisation alimente la douleur qui s’en trouve intensifiée qui alimente à son tour la dépression et la dramatisation. La personne semble être attrapée dans un cercle vicieux qui ne fait qu’amplifier sa détresse.
Enfin, il a été démontré que la fibromyalgie est génétiquement transmissible. En effet, les membres d’une même famille sont parfois diagnostiqués et plusieurs gènes pourraient être identifiés dans le déclenchement du trouble. Toutefois, il convient de préciser que ces mêmes gènes sont également associés à d’autres maladies, comme le syndrome de fatigue chronique ou de l’intestin irritable.
Diagnostic et traitements
La fibromyalgie est une maladie particulièrement difficile à diagnostiquer étant donné la subjectivité des symptômes. Il existe ainsi deux façon de diagnostiquer la fibromyalgie.
Le médecin peut procéder par élimination. C’est-à-dire prescrire des examens qui vont éliminer les autres causes possibles comme la présence d’une infection ou d’un virus. Bien entendu en parallèle, le médecin va procéder à un entretien long et détaillé afin de cibler le mieux possible l’état du patient.
L’autre méthode de diagnostic a été formalisée par le Collège américain de rhumatologie. Ces critères définissent la fibromyalgie selon la présence de deux symptômes :
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Des douleurs diffuses dans tout le corps ainsi qu’une fatigue excessive présentent depuis au moins 3 mois.
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Les douleurs sont ressenties sur au moins 11 des 18 points répertoriés comme sensibles chez les personnes souffrant de fibromyalgie. Le médecin exercera alors une pression digitale d’une force d’environ 4 kg sur ces points. Le stimulus doit déclencher une douleur, et non une simple sensibilité.
Points définis dans le diagnostic de la fibromyalgie:
En ce qui concerne les traitements, il n’en existe aucun qui soit spécifiquement prescrit pour traiter la fibromyalgie. Le docteur pourra toutefois conseiller l’utilisation de certains médicaments qui permettent de réduire les douleurs, le manque de sommeil et autres symptômes associés. En ce sens, pourront être prescrit :
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Des analgésiques, antalgiques ou antidouleurs comme le tramadol (Ralivia ou Zytram) qui fait partie de la famille des opiacés, au même titre que la Morphine. Cependant ce traitement n’est pas recommandé, il génère rapidement un état d’accoutumance. Le médecin peut ainsi axer le traitement antidouleur vers des médicaments anti-inflammatoires non-stéroïdiens comme l’ibuprofène (Advil).
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Des antidépresseurs et notamment les antidépresseurs non-tricycliques qui est un inhibiteur de la recapture de la sérotonine comme la fluoxetine. Ils ont un effet positif sur de nombreuses douleurs chroniques et sont donc également prescrit aux personnes qui ne souffrent pas de dépression.
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Les anticonvulsionants, à l’origine prescrits aux personnes qui souffrent d’épilepsie, comme la gabapentine (Neurontine) ou la prégabaline (Lyria). Ils sont également efficaces dans le traitement des douleurs chroniques.
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Les relaxants musculaires, comme le Flexeril qui serait le seul médicament du genre à pouvoir soulager la fibromyalgie.
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Enfin, le médecin peut également prescrire certains sédatifs pour améliorer la qualité du sommeil et donc diminuer le symptôme de fatigue chronique.
Et puis, en parallèle, le médecin pourra recommander plusieurs traitements non-médicamenteux, comme la balnéothérapie ou la pratique d’une activité physique, et plus particulièrement des exercices d’aérobie pratiqués en piscine.
Par ailleurs, une prise en charge psychologique et notamment une thérapie cognito-comportementale se révèle efficace dans le traitement de fibromyalgie.
Quelques habitudes quotidiennes peuvent aider à réduire l’intensité des symptômes :
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Se coucher à des heures régulières afin d’améliorer la qualité du sommeil
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Pratiquer des étirements suivit de massages légers sur les zones douloureuses
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La pratique de la méditation ou d’une technique de relaxation
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Les bains chauds, éventuellement avec une huile essentielle relaxante, comme la Lavande.
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Eviter les situations immobiles prolongées.
Si vous pensez souffrir de fibromyalgie, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin. Beaucoup de personnes se taisent et souffrent en silence, mais cela risque d’aggraver les douleurs. Bien qu’il n’existe aucun traitement spécifique, un professionnel de la santé saura vous conseiller de manière adaptée. Dans tous les cas, il est important de consulter un médecin ou un pharmacien avant de prendre un médicament pour le traitement des symptômes.
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