La paralysie du sommeil
Qu’est-ce que la paralysie du sommeil ?
La paralysie du sommeil est un trouble du sommeil l’on classe parmi les parasomnies, au même titre que le somnambulisme et le trouble des jambes sans repos. De ce fait, elle peut surgir au cours de l’endormissement (on parle alors de paralysie hypnagogique) ou au réveil (on dit alors que c’est une paralysie hypnopompique).
Dans les deux cas le sujet est totalement conscient, dans l’incapacité d’effectuer quelconque mouvement volontaire : il ne peut ni bouger, ni parler. Cette expérience est généralement associée à plusieurs types d’hallucinations qui peuvent être visuelles, auditives ou même kinesthésiques (liées à la perception du corps). La paralysie du sommeil peut durer de quelques secondes à plusieurs minutes.
Qui est concerné ?
La paralysie du sommeil est un trouble relativement fréquent, on estime qu’entre 25 et 60 % de la population l’expérimentent au moins une fois dans leur vie. Cependant, la répétition de l’expérience est plus rare et concerne moins de 7 % des personnes.
Dans certains cas, les membres d’une même famille peuvent expérimenter la paralysie du sommeil. Cependant, le trouble semble toucher les personnes de façon aléatoire, sans distinction ni de sexe, ni d’ethnicité, ni même de condition psychologique.
Toutefois, on remarque que la paralysie du sommeil concerne d’avantage les adolescents, notamment aux alentours de 17 ans.
Quels sont les symptômes ?
La paralysie du sommeil survient entre l’état de veille et de sommeil : lorsque la personne est sur le point de s’endormir ou au contraire, de se réveiller. Le phénomène se produit généralement, le matin ou au cours d’une sieste.
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Le dormeur se réveille brusquement, il a les yeux ouverts, mais constate immédiatement qu’il est dans l’incapacité totale de bouger ou de parler. Ce phénomène est vécu comme interminable, en réalité il ne s’écoule que quelques secondes.
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Une peur intense s’empare de lui car il réalise qu’il ne peut pas prévenir son entourage. Parfois, le sujet a la sensation qu’il est sur le point de mourir.
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La personne expérimente différents types d’hallucinations : des sons, des sources lumineuses, des sensations dans le corps (comme celle de flotter, d’être tiré par les pieds ou de fourmillement). L’intensité de ces hallucinations varie selon les personnes.
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Dans deux tiers des cas les personnes touchées ressentent une présence inquiétante et maléfique à côté d’eux ou dans un coin de la chambre. Parfois, cette entité se montre agressive et peut s’asseoir sur le torse du dormeur, comme pour l’étouffer. Mais cela reste assez rare et ne concernerait que 5 % des cas.
La plupart des personnes expérimentent une forme légère de paralysie du sommeil. Cependant, il arrive que ces épisodes se reproduisent plusieurs fois sur une courte période.
Les causes et les facteurs de risque
La paralysie du sommeil est un trouble connu depuis l’Antiquité. A travers les âges et les civilisations, son caractère étrange a donné lieu à diverses légendes, mythes et superstitions. Toutefois, la science a su donner une explication rationnelle au phénomène.
Pendant le sommeil paradoxal, c’est-à-dire pendant que nous rêvons, notre corps est immobilisé afin d’éviter tout mouvement dangereux. En effet sans cette paralysie, le dormeur pourrait réaliser les mouvements de son rêve et se blesser ou blesser quelqu’un.
C’est la glycine, un neurotransmetteur, qui inhibe le tonus musculaire pendant cette phase. Normalement elle se dissipe avant le réveil et le dormeur ne se rend pas compte qu’il a été paralysé une partie de la nuit.
La paralysie du sommeil se produit lorsque la glycine ne s’est pas encore dissipée au moment où la personne se réveille. Ce qui explique la paralysie à l’état conscient. Quant aux hallucinations, ce sont des aspects du sommeil paradoxal qui se filtrent à l’état de conscience. En quelques sortes, ce sont les rêves qui deviennent réalité.
Cependant, les angoisses du sujet liées à la paralysie rendent ses hallucinations plutôt cauchemardesques. La présence maléfique décrite par les personnes qui ont expérimenté ce trouble ne serait que la personnification de leur propre peur.
La plupart du temps, ce trouble apparaît de manière spontanée, sans cause apparente. Cependant, dans 20 à 40 % des cas, la paralysie du sommeil est un symptôme de la narcolepsie. Un trouble caractérisé par un sommeil excessif et incontrôlable.
La paralysie du sommeil qui survient suite à un dysfonctionnement neurologique momentané. En ce sens, tous les changements d’habitude dans la routine du sommeil peuvent amener à ce que le trouble se manifeste. Ainsi, un déménagement, un endroit ou un horaire inhabituel peuvent entraîner le dérèglement des cycles du sommeil.
La mauvaise hygiène de sommeil peut également entraîner une paralysie du sommeil : les horaires irréguliers, la prise de repas trop copieux, l’usage d’écrans peut avant le couché, une activité intellectuelle soutenue…
Cependant, aucune étude ne montre de liens entre la paralysie du sommeil et un autre trouble du sommeil. Les personnes atteintes d’insomnie ne semblent en effet pas être plus exposées que les autres. Tout comme il n’y aurait aucun lien avec un quelconque trouble psychologique.
Notez que la majorité des personnes ayant expérimenté la paralysie du sommeil était sur le dos. La posture aurait donc également une certaine incidence sur la manifestation du trouble.
Diagnostic et traitements
Le diagnostic de la paralysie du sommeil repose sur le témoignage du sujet. Toutefois, si la personne expérimente plusieurs épisodes, le médecin pourra lui recommander un examen approfondi afin de déterminer s’il ne s’agit pas d’un symptôme de narcolepsie.
La paralysie du sommeil est souvent vécue comme une expérience traumatisante. Cependant, elle ne représente aucun danger pour la santé. Il s’agit simplement d’un dysfonctionnement neurologique ponctuel. En ce sens, il n’existe pas de traitement spécifique.
Cependant, si les paralysies du sommeil se répètent, on recommandera à la personne de revoir son hygiène de vie et de sommeil :
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Régulariser les horaires du couché.
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Eviter les repas copieux au dîner.
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Eviter l’utilisation d’écran le soir.
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Pratiquer la relaxation ou la méditation.
Dans la plupart des cas, la simple explication du phénomène permet à la personne de rationaliser ses peurs. Si vous souffrez de ce trouble, n’hésitez pas à en parler à votre médecin qui saura vous rassurer.
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